La génétique éclaire d'un jour nouveau la préhistoire à Toulouse
Toulouse (Haute-Garonne).
Pour la première fois au monde, une équipe du Laboratoire AMIS dirigée par le Professeur Eric Crubézy, a pu extraire en quantité suffisante de l'ADN nucléaire dans des ossements préhistoriques datant de 3500 ans avant J.-C. Cette étude a été initiée et pilotée par Françis Duranthon, directeur du Muséum de Toulouse.
Ces ossements sont conservés au Muséum depuis le début du XXe siècle. Ils proviennent de la grotte des Treilles, commune de Saint-Jean et Saint-Paul dans le département de l'Aveyron. Pour mémoire, l'ADN nucléaire, celui contenu dans le noyau des cellules, est le seul qui permet d'avoir accès à tout le patrimoine génétique des individus. Cette étude dont les résultats sont publiés dans la prestigieuse revue américaine PNAS, a permis de montrer que :
* la plupart des individus enterrés dans la grotte des Treilles sont des hommes,
* ces hommes sont tous issus d'une même lignée paternelle, c'est-à -dire que l'on a à faire à la sépulture d'un clan patrilinéaire,
* que cette lignée est originaire du Proche Orient et probablement d'Anatolie, et qu'elle est venue en Europe et dans nos régions à travers la Méditérannée,
* que les femmes sont issues des populations implantées dans nos régions depuis le Paléolithique.
Par ailleurs et curieusement, l'étude montre que ces agriculteurs-éleveurs ne possèdaient pas de gêne qui permet de digérer le lait. Ces résultats devront être confrontés à des analyses similaires, sur d'autres sites. Si ils se confirment, ils éclairent d'un jour nouveau notre connaissance des sociétés préhistoriques. Le fonctionnement des clans, les relations entre clans, les relations entre les grottes sépulcrales et les dolmens, qui sont des lieux de sépultures collectives, devront être réétudiés.
Toulouse (31)